La fin de l'Etat Nation ?

Voici un post intéressant récupéré sur le blog Europeus ayant pour thême la fin de l'Etat Nation. La thèse défendue serait que la révolution numérique porterait en germes une révolution politique tendant vers un nouveau type de démocratie que je qualifierai "d'électronique directe". Pourquoi pas, mais je ne partage pas l'optimisme de Laurent Bervas sur le sujet. Et je trouve son exemple de la Grèce Antique mal choisi.

En effet, le système démocratique Athénien a très vite été accaparé par une minorité de citoyens plus aisés qui avaient le loisir de s'occuper des affaires de la cité. Certes il existait une idemnité destinée aux plus pauvres afin qu'ils puissent participer aux débats. Mais dans les faits ils ne participaient que peu aux débats faute de temps et surtout faute de capacités oratoires. Car voici le second danger des démocraties directes, les sophistes. Athènes a été peu à peu la proie de combats d'égos entre orateurs, utilisant leur art de la rhétorique afin de servir leurs propres intérêts. La démocratie devient dès lors la proie de n'importe quel populiste ou beau parleur. Et dans ces cas là, la masse de citoyens a malheureusement tendance à suivre celui qui a le discours le plus flatteur, le plus rassurant. Tant pis si la crise menace !

On assiste d'ailleurs à ce phénomène avec les blogs. Les blogs les plus lus, les plus respectés sont-ils vraiment tous passionnants ? Où sont-ils tenus par des gens habiles dans l'écriture, la provocation contrôlée et le buzz ?

Alors à une démocratie électronique directe je préfère la démocratie indirecte. Elle permet de limiter les mouvements de masse, l'influence de tel ou tel leader charismatique grâce à la limitation des pouvoirs de chacun et un jeu subtil de contre-pouvoirs. Alors oui en France les contre-pouvoirs ne fonctionnent pas et les pouvoirs de certains sont trop étendus. Oui le non cumul des mandats et l'impossibilité d'effectuer plus de deux mandats consécutifs devraient être une règle. Et bien sûr, on devrait empêcher créer un âge de la retraite pour les politiques. Je suis persuadé que si ces règles de bon sens étaient appliquées l'idée même de démocratie directe ne nous effleurerait même pas.

Comments

[Vincent]

Pas les moyens de refaire le monde c'est possible. Alors tu sais quoi, je m'en vais de ce pas confier mon temps de cerveau disponible à TF1...

[pagus]

Les enfants,
Il faudrait calmer vos élucubrations.Vous n'avez
ni le courage ni les moyens de refaire le monde et
encore moins la France.Notre beau pays s'enfonce
dans une tourbe élitiste incompétente mais capable
d'endormir le citoyen moyen (majoritaire).
Gardez vos réflexions pour les débats de "cage d'escalier" et allez dépenser votre argent en suivant les conseils que les "medias salvateurs"
vous prodiguent.

Salut

[Vincent]

J'avoue avoir un peu de mal avec cette conception élitiste de la démocratie. Ce que tu défends ressemble à un régime aristocratique où quelques uns dirigent pour les autres. C'est une vision qui me gêne profondément.

Car l'essence même du régime démocratique c'est le défi consistant à donner une voix à chacun, quelque soit sa condition. Avec ton modèle il me semble que l'on en est loin...

Petite question légèrement provocatrice. On se plaint souvent (et avec raison) d'une petite élite post soixante huitarde contrôlant le pays. Ne risque t-on pas de remplacer une élite non représentative par une autre élite non représentative si on suit ta solution ?

[~laurent]

Le modèle de démocratie qui me semble émerger sera mené que par une "élite". L'exemple de wikipedia est intéressant.

L'encyclopédie des lumière a été écrite par 160 personnes. Wikipédia est rédigé par plus de 100 000 personnes. En 4 ans, l'encyclopédie a été rédigée en 200 langue avec un système de vote pour chaque article. ET CA MARCHE !

"L'élite" pouvant prendre en charge le processus démocratique seraient peut être 100 000 français qui auraient effectivement le temps, les compétences pour gérer ce processus et prendre les décisions.

Comme pour wikipédia les outils exsitent et le nombre permet de "stabiliser" le processus. Ensuite plus question de guache ou de droite : sur chaque sujet c'est le consensus qui domine.

Pas mal non ?