L'art délicat de la grêve

Me revoici après des semaines d'absence. Non, non je ne suis pas resté coincé dans le RER B durant des jours et des nuits. De toutes façons, je ne sors plus de chez moi (ou presque) pour bosser. Je redécouvre les joies du télétravail. Comme quand j'étais étudiant. PC sur les genoux, tasse de café à portée de main et c'est parti. Sympa comme ambiance j'avoue. Pour ça les grêves ont du bon.

Sinon, on est dans une vaste farce ou dans théâtre de boulevard plutôt (à propos allez voir Chat et Souris c'est très sympa). Les portes claquent, les insultes pleuvent, les personnages font dans la caricature. Un régal. On a le syndicaliste butté, le politique qui montre les muscles (ce serait intéressant à analyser cette montée de testostérone) et au milieu l'usager qui pleure (vous et moi). Tout est dans la posture car la fin est connue. Les syndicats renonceront aux 37,5 années de cotisations mais ils obtiendront le maintien du calcul de leur pension sur les 6 derniers mois de salaire. Au final, on aura une réforme en trompe l'oeil et les régimes spéciaux iront toujours bien, merci pour eux.

Et pendant, ce temps là, ce sont les plus faibles, ceux qui habitent en banlieue lointaine (faute d'argent), ceux qui n'ont pas de voiture, ceux qui ne peuvent pas s'adonner aux délices du télétravail qui sont pénalisés par la farce qui se joue. Pas grave me direz-vous. Ceux-là, tout le monde s'en fout.