L'Europe c'est privilégier l'intérêt des autres

J'aime les lamentations de la commission européenne qui s'insurge de voir l'Allemagne privilégier ses intérêts nationaux lors du rachat d'Opel. Qu'est-ce qu'on aurait voulu ? Que l'Allemagne propose de fermer des usines sur son sol, histoire de faire plaisir au voisin belge qui va perdre une usine à Anvers ? De qui se moque t-on ? Le mélange de bêtise et de fausse naïveté des élites européennes est toujours plus ahurissant. Les Nations sont là pour promouvoir leurs intérêts pas pour faire plaisir au voisin sous couvert d'un bien commun "européen" qui reste fantomatique.

Les électeurs ne s'y trompent pas d'ailleurs, ils ont cessé de voter aux élections européennes car ils n'y croient plus.Et franchement quand on voit ce genre de réaction, on comprend mieux pourquoi l'Europe n'a plus aucun avenir. Face à l'agressivité des Etats-Unis, de la Chine et des pays émergents, nos bons sentiments ne font pas le poids.

Comments

[Vincent]

J'oubliais également une chose : la complexité. Je suis très pessimiste vis-à-vis de l'Europe car c'est devenu une idée et un système d'une complexité effrayante. Comme tous les systèmes de ce type, l'implosion est une issue qui me semble logique. On a vu ceci il y a peu avec l'implosion de la finance mondiale par exemple.

La survie de l'Europe passe donc par un retour à la simplicité au niveau des institutions et à la clarté au niveau des objectifs.

Ceci module mon propos, je n'ai pas envie de passer pour un immonde réac non plus ;-)

[Vincent]

Sauf que l'Europe fédérale qui avance masquée, est un simulacre de démocratie avec une Commission nommée qui décide comme elle veut sans véritable contrôle. Un exécutif nommé par le Parlement européen, pouvant être censuré à tout moment, ce serait déjà un progrès.

Maintenant, je crois plus à une Europe des Nations mettant en commun certaines compétences essentielles mais qui ne gère pas 80% du droit des états membres. Dans l'organisation actuelle les Etats membres ont moins de latitude qu'un Etat membre des Etats-Unis d'Amérique. Il y a là un problème qui explique aussi la désaffection pour l'Europe vue comme une entité lointaine et oligarchique.

Sur l'histoire Opel, je ne vois pas en quoi l'Allemagne devrait mettre un mouchoir sur ses intérêts nationaux, Europe ou pas.

[ketbauer]

Il ne faut pas tout confondre et surtout ne pas tout mettre dans le même panier.
L'Europe ( qu'on le veuille ou pas) est une entité fédérale et à l'avenir le sera définitivement. La commission européenne ne base pas ses directives sur cette "fatalité" et c'est pourquoi elle s'insurge souvent sans pour autant prendre de sanctions contre les pays.
Pour autant , il ne faut pas partir dans un fatalisme tel que " l' Europe n'a pas d'avenir", L'Europe existe bien et sans elle on saurait dans des situations qui auraient été bien plus difficiles dues à la crise. Alors oui, c'est facile de tirer sur l'Europe, cette Europe qui va sans doute sauver le vieux continent que nous sommes parce qu'il faut pas se voiler la face : La France sans l'Europe n'est rien mais le théorème est réciproque.