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Le journal de Vincent
Le journal de Vincent
25 octobre 2009

Proposez moi un emploi

Je suis tombé tout à l'heure sur l'émission Cactus, diffusée sur Paris Première, au moment d'un débat sur les vagues de suicide en entreprise. On avait autour de la table une anglo-saxonne qui ne comprenait pas comment une telle situation était possible. En effet, il est pour elle normal et naturel de démissionner lorsqu'un travail devient insupportable. Vision libérale, que je partage d'ailleurs. Je me suis déjà retrouvé dans ce genre de situation et je n'ai pas hésité à démissionner pour chercher une place plus épanouissante ailleurs.

Ensuite, une personne travaillant au pôle emploi est venue apporter son témoignage. Elle a rapidement expliqué le bazar incohérent et absurde qu'est devenu cette administration. En gros, face à l'explosion du nombre de chômeurs, le nombre de conseillers ne suit pas tandis que les objectifs incantatoires des politiques (rencontrer les chômeurs tous les mois qu'ils disent) mettent une pression forte sur les conseillers. Je ne parle même pas de la fusion virtuelle entre ANPE et Unedic qui laisse les anciens de l'ANPE désemparés face au labyrinthe des aides, allocations et autres subventions à l'emploi. Cocktail explosif qui pousse les plus faibles dans une situation psychologique délicate.

Et là, quand on a posé la question à cette femme : "Pourquoi ne partez-vous pas ? " elle a eu cette réponse incroyable, en forme de cri du coeur : "Si vous me proposez une place intéressante, bien sûr". Je pense que l'on touche du doigt quelque chose de fort. Face à la souffrance, à une situation intenable, on attend dans ce pays que quelqu'un vous offre une solution. Culte de l'Etat maman, qui prend soin de ses petits ? Perte totale d'autonomie ? Incapacité à aller vers autre chose qui ne pourra guère être pire ? J'ai eu l'impression d'un résumé de la crise du travail qui ravage ce pays, celui où les salariés sont les plus stressés au travail, où le niveau d'insatisfaction est le plus fort. On est face à un énorme malentendu.

Je trouve cette réponse terrible de résignation. Comme si il n'y avait aucune possibilité de trouver autre chose par soi-même. J'ai vu le regard étonné de la jeune femme anglo-saxonne à l'autre bout de la table et je me suis dit que ce pays était vraiment très mal barré.

Posted via email from journaldevincent's posterous

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Commentaires
N
Y a erreur sur le premier lien du URL que j'ai donné, c'est bien www.trekearth.com/NinaL
N
Comme ton blog est bien indexé, je voudrais marquer aussi, pour que toutes les personnes cherchant les articles sur la souffrance au travail au Pôle Emploi sachent que j'ai participé à l'Emission Cactus sur Paris Première afin de crier la souffrance des salariés du Pôle Emploi, mon employeur, que je m'appelle Grazyna Letellier, je n'ai pas peur de dire ce que je pense de la maltraitance morale due à la modernisation de cette "boîte de dingues" même devant le Directeur Général du Pôle Emploi. Et une raison pour laquelle je ne suis pas encore partie : c'est MA boîte, c'est la boîte qui appartient à SES salariés, et ce n'est pas à nous de partir. C'est aux dirigeants et technocrates de nous écouter, c'est nous qui connaissons le terrain, c'est aux décideurs de mettre fin à cette folie sans fin qui se joue dans cette entreprise. <br /> <br /> Arrêtez donc, Messieurs et Mesdames les décideurs (et les décideuses) la modernisation aveugle, laissez-nous travailler tout simplement, selon le bon sens (nous n'en manquons pas), arrêtez de nous empêcher de remplir notre rôle des conseillers avec vos changements quotidiens et inutiles qui bouffent notre énergie et nous dévient de notre but essentiel : rapprocher les demandeurs et les entreprises. Arrêtez de nous accabler avec des tâches administratives pénibles et inutiles telles la saisie des actes pour les statistiques !!! <br /> <br /> Si quelqu'un doit partir...pourquoi s'agirait-il des salariés ?
N
Bonsoir. <br /> Oui, c'était moi dans l'émission. <br /> Je n'ai pas dit seulement "si vous me proposez une place intéressante". C'était une simple boutade face à la journaliste canadienne aux USA qui ne se rend pas compte de la fermeture des perspectives des salariés français. Tout est étouffé par la culture de l'entreprise, par les préjugés, par l'organisation très compartimentée socio-économique. Je voudrais bien entreprendre...mais est-ce administrativement simple dans ce pays comme c'est le cas aux USA ? <br /> <br /> J'ai dit aussi : "Le stress est tellement fort, que nous rentrons lessivés chez nous, vidés de toute énergie, et nous n'avons plus les moyens de nous consacrer aux démarches". <br /> <br /> J'ai aussi ajouté que nos salaires sont tellement bas (1400 euros net avec 8 ans d'expérience, 1150 au début), que nous n'avons pas de possibilité d'avoir des employés de maison. Au retour du boulot, une nouvelle journée commence. <br /> <br /> Je n'aime pas que tu m'attribues cette attitude de quelqu'un qui considère l'Etat comme Mère parce que je me bats contre cet état des choses en France. D'origine polonaise, 20 ans en France, j'ai vu et je vois toujours les gens se débrouiller cent fois mieux qu'en France...et j'y ai vécu 25 ans de communisme. Nous n'avions pas peur de changer de boulot ou bien d'entreprendre des activités "à côté" comme la vente à la sauvette pour nous en sortir. <br /> <br /> En France, la mentalité est différente. Tout est bien formalisé et administrativement étouffé. Sais-tu qu'un salarié du service public n'a pas le droit de travailler pour un autre employeur lors de son temps partiel ? Ou d'avoir des activités payantes à côté ? (sauf les activités dites "artistiques" qui ne font pas vivre grand monde.<br /> <br /> Tu as écouté donc de façon sélective ;))). <br /> <br /> D'autre part, le temps d'antenne étant limité, je n'avais vraiment pas la possibilité de développer mes idées de façon plus large et plus claire. <br /> <br /> Mais mon "si vous avez un boulot à me proposer" était non seulement une boutade, mais peut-être aussi un moyen de "trouver par moi-même" en m'adressant au large publc ? <br /> <br /> Quant aux commenteurs de ton article : oui, on n'est pas compétents, parce que tout ce qu'on apprend change quasiment tous les jours : les directives, l'organisation du travail, les aides à l'emploi, bref, tout ce que l'on doit savoir. Et nous n'avons même pas le temps de lire la documentation (qui arrive tout le temps en retard). Nous sommes aussi mous (des fois) parce que la plupart du temps, nous dépensons une énergie folle et désespérée...au bout du compte, cet état mou s'installe par intermittence suite au surmenage et la frustration face à notre impuissance. Oui, le Pôle Emploi est un sacré bordel, et il transforme les gens intelligents au départ en zombies !!! C'est ça notre souffrance ! <br /> Nous sommes incompétents mais pas cons ! (enfin...nous sommes en train de le devenir). <br /> <br /> Cordialement, NinaL, une Conne Seillère ;)))).
V
Enfin, non je ne cherche pas un emploi. Merci c'est gentil ;-)<br /> <br /> Pour l'ANPE, les processus sont invraisemblables. J'ai un proche qui a trouvé un emploi mais qui a du perdre 15 jours histoire de s'inscrire quand même afin que son employeur touche une aide. Du grand n'importe quoi...
M
Je travaille régulièrement avec l'ANPE (enfin j'essaie) et c'est vraiment une horreur: leur système est mal fait et en plus ils sont vraiment mous, pas compétents et... 35h... point barre ! Bref... c'est affligeant !
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