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Le journal de Vincent
Le journal de Vincent
13 août 2010

Quand Sarkozy s'agite

Histoire de changer un peu des frasques de mamie Bettencourt, Nicolas Sarkozy a fait un discours, encore un. Il a serré ses petits poings très forts, froncé les sourcils, enchaîné les petits haussements de menton virils (technique travaillée en regardant en boucle les exploits de Chuck Norris dans Walker Texas Ranger) et il a dit des choses, un peu n'importe quoi, très vite et il s'en est allé. Comme d'habitude (c'est à dire en moyenne chaque semaine).

Evidemment, il a sorti du chapeau de la mesure polémique qui tache (il fallait ça pour tenter de faire diversion sur les relents putrides de corruption et de conflit d'intérêts soulevés par l'affaire Bettencourt). Donc, on propose désormais de priver de leur nationalité les délinquants ayant tenter de tuer un policier. On pourrait également proposer leur flagellation en place publique, de toutes manière tout ceci n'est que de l'esbroufe, puisque ce genre de mesure n'est pas constitutionnelle et poserait des difficultés d'application gravissimes. Et puis, soyons sérieux, les racailles qui tentent de fumer un flic au détour d'une rue, s'en fichent totalement. Ils vomissent la France, ils exècrent la République, ses valeurs, ses institutions et ses représentants. Qu'est-ce que ça peut bien leur foutre d'être déchu de leur nationalité ? Un peu de sérieux.

   La vérité, c'est que depuis 2002, une seule personne a été responsable de la sécurité publique dans ce pays. Et derrière les discours de Caudillo de comptoir et les poses guerrières il y a d'autres consignes, parfaitement laxistes. Car si il y a environ 1000 zones de non-droits dans ce pays, ce n'est pas parce que les flics ont peur d'aller au front (on est quand même proche de la guerre quand on voit la montée de la violence), c'est parce que leurs chefs ont peur de la bavure ou même du simple carton sur petite racaille par légitime défense. Derrière les rodomontades, il n'y a aucun courage politique, il ne faut surtout pas faire de vagues. Alors on laisse quelques dizaines de caïds faire la pluie et le beau temps sur leur territoire avec la complicité d'une certaine gauche bien-pensante qui considère tout jeune des cités comme une victime-de-la-méchante-société-raciste-qui-fait-rien-que-stigmatiser. D'ailleurs, la réaction de la gauche a comme d'habitude été lamentablement bien-pensante, dégoulinante de bons sentiments et de cris de terreur face au fascisme.

   Mais en attendant, on produit de petits écrans de fumée qui permettent d'avoir la paix quelques semaines et on ouvre le robinet à subvention, histoire d'acheter la paix sociale. Jusqu'à la prochaine émeute.

Posted via email from Vincent's posterous

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