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Le journal de Vincent
Le journal de Vincent
3 juin 2009

Réforme du lycée : la vraie bonne question du positionnement du Bac S

Un énième rapport sur la réforme du lycée vient de sortir. Son auteur, Richard Descoings est le directeur de Science Po. J'avoue avoir beaucoup de mal avec ce personnage qui a mis en place un mécanisme de discrimination positive au sein de son école. Certains lycées de zones sensibles peuvent envoyer leurs élèves dans cette vénérable institution sans passer par la case concours. C'est injuste et discustable (pourquoi passer un accord avec un lycée plutôt qu'un autre?). Passons...

Le rapport est assez convenu mais a le mérite de ne pas vouloir tout chambouler. Construit grâce à de multiples consultations auprès des élèves, ce rapport pose à mon sens la vraie question : comment positionner les différentes filières les unes par rapport aux autres. On se trouve aujourd'hui avec une filière technologique dénigrée et une polarisation sur le Bac S. Bien vu, le Bac S est devenu un Bac Général pompant l'essentiel des bons élèves. La faute à mon sens à un positionnement trop généraliste.

J'ai fait un Bac L (si,si) option maths (je ne sais pas si c'est encore possible). Je n'ai jamais regretté ce choix qui me convenait parfaitement. Mais je me souviens des remarques faites à l'époque : "Bac de fainéants", "Pas de débouchés" et j'en passe. Tandis que de nombreux petits camarades passaient de justesse leur Bac S grâce au Français ou à l'Histoire et partaient directement en Fac de langues ou de lettres.

Le constat n'a pas changé on dirait. Alors oui, essayons de cliver ces deux Bac : augmentons le poids des sciences et des maths dans le Bac S afin de remonter le niveau et former de "vrais" scientifiques. Et revoyons les coefficients du Bac L en augmentant la pondération des langues vivantes (avec test de la maîtrise de l'oral). Donnons une vraie couleur scientifique au Bac S et une valeur ajoutée supplémentaire au Bac L.

Car au final on se retrouve avec des nuées de titulaires de Bac S moyens en sciences qui se retrouvent à squatter les bancs des BTS et IUT destinés aux Bac Technologiques ou à faire des prépas lettres ! Cette situation contribue également à la baisse de niveau constatée dans les filières scientifiques (les classes de S sont trop hétérogènes pour maintenir un niveau d'exigence suffisant).

Maintenant, est-ce que le gouvernement osera passer outre les cris des parents d'élèves inquiets pour l'avenir de leurs chéris ? L'avenir le dira...

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