Le débat sur les retraites est de retour

Un des débats fumeux dont nous avons le secret vient de revenir sur le devant de la scène, le fameux débat sur les retraites. Enfin, débat c'est un grand mot puisque l'opinion est préparée à une solution et une seule à grand renfort de chiffres apocalyptiques.

L'utilisation des chiffres pour faire peur est assez symptomatique. On nous jette à la figure des chiffres de manque à gagner fantaisistes car basés sur des projections long terme allant jusqu'en 2050. Entre-temps, de l'eau aura coulé sous les ponts, difficile de savoir ce qui va se passer.

Non tout ça est organisé par le gouvernement pour préparer leur seule et unique solution : reculer l'âge de la retraite et augmenter la durée de cotisation. On nous sort le classique discours sur la modernité contre nos archaïsmes ou sur l'absence totale de choix. Or, il y a d'autres leviers qui peuvent être actionnés :
1) On peut jouer sur le montant des cotisations. Il est possible d'augmenter les cotisations retraite de manière très progressive afin d'absorber le choc démographique
2) Il est possible d'abonder un fond de compensation en taillant dans les multiples participations de l'Etat dans des entreprises
3) Les libéraux eux défendront une baisse des pensions, charge ensuite aux cotisants de se constituer une retraite complémentaire par capitalisation
4) Les socialistes proposent eux une taxation des hauts revenus et des mouvements financiers. Au-delà de l'aspect symbolique, je doute que ce soit suffisant
5) Si l'Etat arrivait à équilibrer son budget on pourrait imaginer un système de compensation grâce aux excédents budgétaires

A titre personnel, je considère que le système par répartition n'est pas viable car c'est un système pyramidal (comme ce que faisait Madoff) où les retraites ne peuvent être payées que si l'accroissement de la base de cotisants est suffisant. Système instable par nature qui ne peut durait indéfiniment. Dans une situation de ralentissement du dynamisme démographique, ce n'est pas gagné (même si la France est en bien meilleure posture que les autres pays européen). Je considère qu'un système individualisé par capitalisation est plus souple et plus juste car il permet à chacun de gérer sa retraite comme il l'entend. Maintenant, il y a un existant à gérer, on ne donc envisager qu'un système mixte capitalisation/répartition.

Sauf que là, on se dirige vers une solution unique, décidée sur un coin de table dans la plus grande précipitation. Comme d'habitude en fait.

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